" Le Budo, héritage du Bu-Jutsu, a la force de pouvoir concilier le passé et le présent."
" Il s'agit de construire un réel avenir en adéquation avec les vœux d'aujourd'hui. "
Je
constate avec enthousiasme que de nombreux pratiquants et enseignants
expriment la volonté de recentrer la pratique ainsi que le besoin de
se reconnecter avec la source même de la discipline qui s'essouffle
de par les écarts dus à sa gestion, tant au niveau organisationnel
avec deux fédérations tout autant autocratiques l'une que l'autre,
qu'à celui de la transmission du savoir avec des enseignants peu
qualifiés et d'une échelle des grades largement faussée par les
difficultés rencontrées dans la mise en place d'une évaluation
imposée par le ministère des Sports.
Comment
envisager ce retour aux sources sans renier ce qui a été fait ?
Comment tirer profit des erreurs commises et redresser le cap pour
renouer avec la Voie ouverte par les maîtres ? Comment redonner
un souffle nouveau à la pratique ?
En
cette période propice de début d’année, je ne reviendrai pas sur
les dérives évoquées dans la série de textes précédente mais je
souhaite plutôt émettre quelques souhaits, proposer quelques
solutions et les soumettre à votre critique car certes, la critique
est facile mais l'art... Justement il s'agit de l'art martial, l'Art
avec un grand A car il ne peut en être autrement.
Nous
ne pouvons tout effacer d'un geste de la main comme on pourrait le
faire pour un Mandala de sable, puis tout reconstruire sans tenir
compte de ce qui a été déjà fait, en bien comme en mal. Il nous
faut trouver le moyen d'avancer en tenant compte de ce qui a été
fait, garder le bon et améliorer le reste.
Le
retour à la lignée d'enseignement : du Maître au Disciple.
Un
des premiers points qui me semble essentiel est ce retour à la
transmission verticale du savoir, sans pour autant empêcher l'élève
de s'enrichir ou d'expérimenter sa pratique en dehors de cette
lignée.
Ce
doit être le Maître qui délivre les grades qui ne sont qu'un
repère dans la progression de l'élève (il faut cependant limiter
les dérives et des solutions seront proposées dans ce but). L'aura
du Maître est celle de son École : délivrer des grades facilement
c'est amoindrir le prestige de l'École. Fixer un niveau élevé,
c'est risquer d'avoir moins d'élèves-adhérents mais de niveau
supérieur. Mais une organisation qui s'autoalimente des
licences-adhésions fera surement le choix du nombre.
Un
conseil des "Sages" : un cercle de Maîtres reconnus et
respectés.
Un
regroupement (fédération, organisation) devrait posséder son
conseil des Sages composé des Maîtres des différentes Écoles. Ce
conseil ne devrait pas avoir les pleins pouvoirs et décider seul
mais il devrait avoir un rôle prépondérant dans les orientations
techniques, la formation, la délivrance des grades élevés ainsi
que dans la reconnaissance des jeunes maîtres et de leur "
nouvelle lignée ".
Ils
participeraient avec de plus jeunes enseignants à des séminaires
techniques, moments d'étude, de partage de perfectionnement et
d'(auto)évaluation.
De
grands congrès : vitrine et outil de promotion.
Comme
au Japon, nous devrions pouvoir organiser de grandes démonstrations
réunissant les " grandes Écoles " comme les plus petites
autour d'un " festival " qui aurait une grande capacité
médiatique.
Ce
serait l'occasion de remettre les grades de haut niveau "
validés " par le conseil des Sages.
Une
exigence technique et une orientation vers la perfection et le
haut-niveau.
Si
chaque École est responsable des grades qu'elle délivre (ce qui
administrativement est possible en restant en conformité avec le
ministère des Sports), un garde-fou doit être mis en place pour
favoriser le perfectionnement technique et revenir à une échelle
des grades plus cohérente. Les Écoles ressentiront la nécessité
d'une exigence technique qui redorera le prestige de notre art
martial, sans quoi elles perdront de leur aura et s'éteindront
d'elles-mêmes.
Des
organisations au service de l'Art et non des personnes.
Il
faut pour cela repenser nos organisations fédérales en plaçant des
garde-fous au niveau de leur administration :
-
Présidence à la durée limitée (par exemple une seule fois
reconductible)
-
Représentativité à la proportionnelle (permettant à tous de
s'exprimer)
-
Orientations techniques et promotionnelles avec consultation du
conseil des Sages
Un
système d'administration et de gestion transparent
Est-ce
rêver ? Si tel est le cas : que ce rêve se réalise !
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