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jeudi 7 janvier 2016

Aïkido : Redresser le cap


" Le Budo, héritage du Bu-Jutsu, a la force de pouvoir concilier le passé et le présent."
" Il s'agit de construire un réel avenir en adéquation avec les vœux d'aujourd'hui. "


Je constate avec enthousiasme que de nombreux pratiquants et enseignants expriment la volonté de recentrer la pratique ainsi que le besoin de se reconnecter avec la source même de la discipline qui s'essouffle de par les écarts dus à sa gestion, tant au niveau organisationnel avec deux fédérations tout autant autocratiques l'une que l'autre, qu'à celui de la transmission du savoir avec des enseignants peu qualifiés et d'une échelle des grades largement faussée par les difficultés rencontrées dans la mise en place d'une évaluation imposée par le ministère des Sports.

Comment envisager ce retour aux sources sans renier ce qui a été fait ? Comment tirer profit des erreurs commises et redresser le cap pour renouer avec la Voie ouverte par les maîtres ? Comment redonner un souffle nouveau à la pratique ?


En cette période propice de début d’année, je ne reviendrai pas sur les dérives évoquées dans la série de textes précédente mais je souhaite plutôt émettre quelques souhaits, proposer quelques solutions et les soumettre à votre critique car certes, la critique est facile mais l'art... Justement il s'agit de l'art martial, l'Art avec un grand A car il ne peut en être autrement.

Nous ne pouvons tout effacer d'un geste de la main comme on pourrait le faire pour un Mandala de sable, puis tout reconstruire sans tenir compte de ce qui a été déjà fait, en bien comme en mal. Il nous faut trouver le moyen d'avancer en tenant compte de ce qui a été fait, garder le bon et améliorer le reste.


Le retour à la lignée d'enseignement : du Maître au Disciple.

Un des premiers points qui me semble essentiel est ce retour à la transmission verticale du savoir, sans pour autant empêcher l'élève de s'enrichir ou d'expérimenter sa pratique en dehors de cette lignée.

Ce doit être le Maître qui délivre les grades qui ne sont qu'un repère dans la progression de l'élève (il faut cependant limiter les dérives et des solutions seront proposées dans ce but). L'aura du Maître est celle de son École : délivrer des grades facilement c'est amoindrir le prestige de l'École. Fixer un niveau élevé, c'est risquer d'avoir moins d'élèves-adhérents mais de niveau supérieur. Mais une organisation qui s'autoalimente des licences-adhésions fera surement le choix du nombre.

Un conseil des "Sages" : un cercle de Maîtres reconnus et respectés.

Un regroupement (fédération, organisation) devrait posséder son conseil des Sages composé des Maîtres des différentes Écoles. Ce conseil ne devrait pas avoir les pleins pouvoirs et décider seul mais il devrait avoir un rôle prépondérant dans les orientations techniques, la formation, la délivrance des grades élevés ainsi que dans la reconnaissance des jeunes maîtres et de leur " nouvelle lignée ".
Ils participeraient avec de plus jeunes enseignants à des séminaires techniques, moments d'étude, de partage de perfectionnement et d'(auto)évaluation.

De grands congrès : vitrine et outil de promotion.

Comme au Japon, nous devrions pouvoir organiser de grandes démonstrations réunissant les " grandes Écoles " comme les plus petites autour d'un " festival " qui aurait une grande capacité médiatique.
Ce serait l'occasion de remettre les grades de haut niveau " validés " par le conseil des Sages.

Une exigence technique et une orientation vers la perfection et le haut-niveau.

Si chaque École est responsable des grades qu'elle délivre (ce qui administrativement est possible en restant en conformité avec le ministère des Sports), un garde-fou doit être mis en place pour favoriser le perfectionnement technique et revenir à une échelle des grades plus cohérente. Les Écoles ressentiront la nécessité d'une exigence technique qui redorera le prestige de notre art martial, sans quoi elles perdront de leur aura et s'éteindront d'elles-mêmes.

Des organisations au service de l'Art et non des personnes.

Il faut pour cela repenser nos organisations fédérales en plaçant des garde-fous au niveau de leur administration :
- Présidence à la durée limitée (par exemple une seule fois reconductible)
- Représentativité à la proportionnelle (permettant à tous de s'exprimer)
- Orientations techniques et promotionnelles avec consultation du conseil des Sages
Un système d'administration et de gestion transparent

Est-ce rêver ? Si tel est le cas : que ce rêve se réalise !

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