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mercredi 26 juin 2013

Shintō, religion des dieux ou voie des Kamis.


Texte paru dans Haru No Soyo Kase en novembre 2006.

神道

Le Japon fut influencé par différentes pensées religieuses ou philosophiques, tels le Shintō, le Bouddhisme, le Confucianisme et plus tard le Zen. L’histoire de ce pays révèle que les différents courants de pensée ont pu facilement être acceptés, si bien que vers la fin du 6° siècle, les trois courants cohabitaient pacifiquement. Il apparut même le Ryo-Bu-Shintō, une religion Shintō-Bouddhiste qui dura mille ans avant de se diviser à nouveau.

Le Shintō peut être considéré comme un mélange de croyances spirituelles et de cultes chamanistes. Le Kami, pouvoir sacré, est présent dans l’animé comme dans l’inanimé. Il peut résider chez des grands êtres, ou des ancêtres, aussi bien que dans des lieux, dits sacrés, des montagnes, roches ou arbres. Les Kamis sont partout, chaque lieu ou chose d’une grande beauté est dit investi d’un pouvoir sacré et possède donc son kami. Il y eut une tempête qui sauva le Japon d’une flotte mongole, toute entière et prête à l’investir. Durant la seconde guerre mondiale, on essaya de reproduire le miracle et l’on nomma les pilotes de la dernière chance du nom de ce vent sacré : Kamikaze…


Dans le Dojō, le Kamiza est la place d’honneur vers laquelle se dirigent les saluts. C’est là que se trouve en général le portrait de Ô Senseï, qui symbolise la transmission de l’Enseignement. On peut y trouver parfois un temple miniature ou une calligraphie.


Kamiza (la place du kami) au hombu Dojo de l'Aïkikaï de Tokyo

Le salut traditionnel, où l’officiant claque plusieurs fois des mains, a pour but d’attirer l’attention des kamis et de se placer sous leurs protections.
On peut exécuter le salut comme une simple formalité, mais l’automatiser c’est enlever la conscience que l’on peut y mettre. Les pratiques rituelles sont basées sur l’interaction corps-esprit. Ajuster l’intention au geste, comme l’acte à la parole, c’est agir pleinement corps et esprit unis. La présence de soi est une vertu à acquérir, la compréhension du rituel en est une porte.
Ô Senseï Moriheï Ueshiba à été fortement influencé par le sacré et le spirituel. Il a œuvré pour bâtir un art en harmonie avec les lois naturelles qui permettent d’élever l’homme vers les grandes valeurs dites humaines. La finalité de l’Aïkido n’est pas la maîtrise du combat pour le combat, mais l’élévation de l’être par l’étude de la technique qui doit ouvrir l’intellect (Shin=esprit) vers le cœur (Tama=l’âme).

Sans adhérer au shintoïsme, accorder l’importance nécessaire et suffisante au salut, comme faire le vide avant le cours, prédispose à pratiquer sainement : c’est se relier au Kami.

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