Moku : se taire ou garder le silence / So : idée ou pensée.
" Assis en Seïza le dos droit, les yeux fermés, main gauche dans la main droite devant le Hara, le pratiquant inspire et expire lentement. À chaque expiration, il vide son esprit de toutes les pensées qui l'assaillent. Petit à petit, tracas et vicissitudes de la vie courante sont mis à distance. Toutes formes de pensées et de visions s'effacent aussitôt qu'elles apparaissent. L'esprit calme, un état de vide et de "non-pensée" semble maintenant atteint.
« Mokuso Yame ! » lancé par le Sempaï le rappelle ici et maintenant, il ouvre les yeux centré sur soi, ouvert et prêt à recevoir l'enseignement du maître. "
Traditionnellement en Budo, Le Reishiki ou Reigisaho, protocole d'étiquettes, accorde un temps au Mokuso, traduit parfois par Respiration, Concentration, Méditation. C'est ce moment où le pratiquant assis en Seïza fait en sorte de calmer son esprit et de trouver calme et sérénité. L'exercice se base en grande partie sur la respiration abdominale, main gauche dans la main droite devant le Hara pour signifier qu'il est en recherche.
Dans le Zen, l'assise est Zazen, dans le bouddhisme c'est en « tailleur » comme les statues de bouddha ou les Yogi.
D 'après Inoue Yoshihiko, 8° Dan Hanshi de Kendo :
« Il y a dans le Mikkyō, le bouddhisme ésotérique, de nombreuses méthodes différentes de méditation. La méthode où l’on s’assoit calmement et médite semble très similaire à celle utilisée dans le zen. Il existe pourtant des différences fondamentales entre les deux. Le but de Zazen est de libérer l’esprit des liens créés par toute forme de pensée, d’objet ou de vision, aussi sacrées qu’elles puissent être. On aspire à atteindre un état de "non-pensée" ou de vide. La méditation dans le bouddhisme ésotérique, d’un autre côté, implique de concentrer son esprit sur une sorte de «sujet méditatif», comme le Mandala susmentionné. J’ai entendu une autre explication qui indiquait qu’en méditation Mikkyō, les pratiquants s’efforcent de faire de leur Ki une partie du cosmos supérieur, alors qu’en Zazen, les pratiquants essayent de concentrer leur Ki en bas dans la terre.»
D'après Taisen Deshimaru dans « Zen et Arts Martiaux », parlant de Zazen mais cela s'applique aussi à Seïza :
« … l'expiration crée la liaison qui équilibre la conscience et la posture. Cette activité déclenche l'impulsion équilibrante entre les muscles, les nerfs, l'hypothalamus et le thalamus. »
« Entre l'esprit et le corps, l'esprit et la posture, l'esprit et la technique, la respiration établit la liaison. Finalement, posture et respiration s'unifient. La respiration devient Ki (l'énergie, le ressort), comme le Ki d'Aïkido. »
Mokuso doit ramener la conscience et le corps sur le même point de concentration, main gauche représentant Zenjō, l'état méditatif, dans la main droite symbolisant Hannya, la sagesse.
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