Observons
une goutte de rosée qui s'est formée subtilement sur la feuille
d'un végétal. Elle grossit lentement jusqu'à ce que son poids
fasse fléchir la feuille. La goutte perd son adhérence, glisse et,
tout naturellement, tombe. Rien
de particulier dans tout cela : juste la simple application de
quelques lois de physique.
Mais à y regarder de plus prés, nous
pouvons constater un fabuleux agencement de circonstances précises
et formidablement ajustées.
Tel
est le geste martial, simple et naturel, mais tout aussi déconcertant
lorsque l'on décide de le reproduire sans avoir observé les
principes utilisés ni développé les capacités requises. Car
c'est bien en amont qu'il faut chercher les ressources pour que se
mette en place le mouvement qui répondra à la juste concordance des
circonstances.
S'il
fallait compter sur le simple hasard, la probabilité pour que cet
agencement aboutisse à une réponse spontanée et adaptée serait
presque nulle. Alors plutôt que d'attendre ou espérer jouer de
chance, le Budo-Ka s'exerce physiquement et mentalement chaque fois
que cela lui est possible, sans compter ni s’économiser. Il ne
recherche pas non plus de résultat immédiat car il sait désormais
que le travail d'aujourd'hui développe les capacités de demain et
que le « tout naturellement » ne l'est que pour celui qui
a tant travaillé qu'il s'est accordé à la nature même du geste ou
de la technique à reproduire.
Que
la goutte rosée du matin est encore plus belle pour celui qui en
perçoit l'esprit !
*
expression utilisée par Mabuni Ken'ei. " La voie de la
main nue " éditions Dervy.
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