En
tant que professeur, je ne suis pas seulement un relais entre
l'enseignement que j'ai reçu et celui que je dispense, je suis aussi
un filtre par lequel je transmets que ce que j'ai suffisamment
intégré, le reste restant en suspend le temps de décanter. Je suis
conscient qu'il peut m'arriver de laisser passer certains
enseignements en les déformants par ma propre perception, c'est
pourquoi j'accorde une place importante et une attention particulière
aux fondamentaux qui sont les gardiens de la transmission, révélant
en temps voulu les enseignements nécessaires à la compréhension
des principes techniques ou philosophiques indissociables à la
pratique d'un Do.
Pratiquant
plusieurs disciplines et vouant ma vie au Budo, j'ai aussi conscience
que mes enseignements vont parfois au-delà d'une seule transmission,
une voie révélant l'autre. Lorsque j'enseigne l'Aïkido, voie
pacifiste par définition, je ne peux m’empêcher de conserver le
coté martial sans lequel la pratique perdrait de sa sincérité ou
de son efficacité. Ma technique de Ken embrasse les voies de
l'Aïki-Ken, du Ken-jutsu et du Iaïdo, elle ne peut se satisfaire
d'un à peu près satisfaisant excusé par « une adaptation de
la pratique de l'Aïkido avec un Ken ». C'est pourquoi, lorsque
j'ai pris la décision de transmettre mes enseignements en donnant un
nom à mon École, Shin Do Aïki Ryu, j'y ai inclus une progression
basée sur les anciennes écoles avec plusieurs niveaux
d'acquisitions : l'Oku Iri Sho, le Shoden, le Chuden, le Joden et
l'Okuden.
Oku
Iri Sho est le "premier niveau acquisition". C'est l'étape où
l'étudiant est rentré par l'esprit et par le corps dans l'étude de
la technique. À ce stade, le pratiquant a acquis un minimum de bases
qui lui permettent d’approfondir ses connaissances.
Shoden est la transmission "du début". Les bases sont
acquises mais sont loin d'être maîtrisées. L'étudiant doit
continuer à pratiquer sans relâche jusqu'à ce que le corps intègre
les formes techniques.
Chuden
est la transmission "intermédiaire". A ce stade, une
certaine aisance dans les applications techniques permettent au
pratiquant d'adapter son travail à des formes techniques plus
complexes ou différentes que celles pratiquées.
Joden correspondant au niveau de "Maitrise" pour pratiquant ayant une attitude exemplaire.
Okuden
est le "dernier niveau de transmission" qui comprend une compréhension
supérieure de la technique éclairant le pratiquant sur les
enseignements cachés qui ne sont pas en fait dissimulés mais
non-accessibles aux niveaux inférieurs. Le pratiquant a atteint un
niveau de maîtrise qui lui permet d'aller au-delà des formes
techniques. L'esprit et le corps sont libres et s'ajustent à toute
situation.
Pour
l'apprentissage technique du travail des armes, la progression
s'agence selon éléments dont les noms ne désignent pas les tant
formes techniques que les principes qu'ils contiennent.
日の出,
Hinodé, le lever du soleil est le premier niveau qui correspond à
la base technique ainsi qu'à la philosophie qui doit naître dans
l'esprit de l'étudiant.
波返し,
Nami Gaeshi, le reflux de la vague enseigne comment utiliser les
éléments mis à disposition pour retourner les forces adverses
contre elles-mêmes.
滝落とし,
Taki Otoshi, la chute de la cascade, représente une étape où le
pratiquant est apte à utiliser la technique de manière rigoureuse.
山嵐,
Yama Oroshi, la tempête en montagne, apprend à gérer le stress
engendré lors de situation particulièrement complexes et où il
faut utiliser les enseignements reçus à bon escient.
山の隠れ道,
Yama No Kakure Michi, le sentier caché de la montagne, ouvre la
porte vers la maîtrise technique dans le respect des principes
philosophiques inhérents à la voie du Budo.
春のそよ風,
Haru No Soyo Kase, la brise de printemps, adoucie la technique sans
toutefois lui faire perdre de sa fermeté, la tempête est devenue
une légère brise.
平水,
Hei Sui, les eaux paisibles, reflètent un état d'esprit où la
vision, l'adaptation et l'anticipation permettent d'agir avec un
sentiment permanent de sérénité.
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