Translate

mardi 13 décembre 2016

Avec ou Contre ?

Coluche disait dans un de ses sketchs : « J'ai fait la guerre avec les allemands... non ! contre les allemands... Heu, non ! C'était avec, puisqu'ils la faisaient aussi. »

Contre ou avec ? Cette question doit se poser dans la pratique de l’Aïkido qui prône le respect de l’intégrité physique.

Dernièrement un des mes amis s’est vu rompre un ligament du biceps sur un Ude Kime Nage appliqué trop sévèrement lors d’un stage départemental par le technicien qui l’animait.
Même si le blessé relativise sur les circonstances de l’accident, il n’en reste pas moins que le technicien n’a pas contrôlé son geste.
Et c’est le technicien qui est responsable d’un point de vue des assurances (Responsabilité Civile).

Nous savons que l’activité n’est pas exempte de risques. La majorité des accidents est liée à une mauvaise réception au sol et, à moins que celui qui projette n’ait surestimé les capacités du Uke, l’accident relève de l’assurance Individuelle Accident (lorsque le pratiquant se blesse tout seul).

Pour revenir au cas précité, l’expert qui ne maîtrise pas son geste n’en est pas un.
Celui qui applique une technique sans se soucier implicitement de son partenaire est ce que j’appelle un « vulgaris brutus pratiquantus ». J’ai eu pour ma part affaire à un de leurs représentants qui a bien failli me briser un coude sur un Shiho Nage.

Et c’est bien là qu’il faut se poser la question du contre ou avec.

Une des règles de la pratique affichées à l’Aïkikaï de Tokyo stipule que, durant la pratique, il faut obéir aux instructions de celui qui dirige le cours et ne pas transformer la pratique en un absurde test de force !
Chez les pratiquants du Takeda Ryu, dont le Soke Japonais est Hisashi Nakamura, une des règles stipule qu’il ne faut pas appliquer une technique sur un partenaire qui ne connaît pas le Ukemi associé. Ceci est d’autant plus important que les techniques d’Aïki No Jutsu du Takeda Ryu n’ont pas pour objectif le respect de l’intégrité physique : elles sont faites pour mettre un ennemi hors de combat.
Pour exemple, le Ikkyo de l’Aïkido s’ajuste au fonctionnement des articulations, la forme équivalente en Takeda Ryu les contraint. Pour autant, la pratique avec partenaire se fait dans un grand respect d’intégrité, même lorsque la technique agit sur la douleur comme pour le Nikyo de l’Aïkido.
Il y a donc un travail de « contre » « avec » un partenaire qui joue le rôle de « l’ennemi ».

Ceci me semble un peu oublié dans l’Aïkido. Il est fréquent de voir des techniques appliquées dans un but de destruction alors que la grande majorité des techniques ont évolué vers des formes orientées vers l’esquive ou le contrôle « pacifique » du partenaire.

Doit-on dire ici que les techniques d’Aïkido ne sont pas efficaces dans un combat ?
Oui et non !

La majorité des techniques ne sont plus faites pour détruire ; si la destruction est un objectif, alors : non (hormis quelques techniques comme Ude Kime Nage, Hiji Kime Osae, Juji Garami…).
Si l’objectif est l’esquive, le dégagement, le contrôle : oui ! Mais avec un niveau technique (très) avancé.
Mais que les techniques soient orientées vers la destruction ou la préservation, lors de la pratique nous avons toujours affaire à des partenaires.

Réalisons-nous les techniques contre ou avec ces partenaires ?

Pour y répondre, nous devons nous interroger sur l’un des objectifs majeurs de la pratique : le perfectionnement.
Nous perfectionnons notre pratique avec un partenaire qui lui-même développe ses capacités de Ukemi qui permettront de nous approcher de la forme la plus réaliste de la technique. Devons-nous pour autant le sanctionner lorsque celui-ci n’est pas à la hauteur de nos attentes ? Ou devons-nous nous adapter pour évoluer ensemble ?

5 commentaires:

  1. La ou les techniques ne sont qu'un résultat. Les techniques sont enseignées comme un but final, bof. Seule l'entrée compte (irimi, atémi) pour déstructurer. La "technique" vient spontanément selon le ressenti.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Selon le niveau du pratiquaznt, bien entendu. l'enseignement des techniques contribuent aussi à l'élargissement du répertoire technique, ce qui permet une meilleure adaptation spontanée. Quand bien même Irimi et Atémi sont suffisants : pratiquons nous avec ou contre notre partenaire ? Cdt Marc

      Supprimer
  2. La technique n'est quun moyen et non le but. Ne l'oublions pas, faire mal est à la portée du premier imbécile venu.

    RépondreSupprimer
  3. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

    RépondreSupprimer