Coluche
disait dans un de ses sketchs : « J'ai fait la guerre avec les
allemands... non ! contre les allemands... Heu, non ! C'était avec,
puisqu'ils la faisaient aussi. »
Contre
ou avec ? Cette question doit se poser dans la pratique de
l’Aïkido qui prône le respect de l’intégrité physique.
Dernièrement
un des mes amis s’est vu rompre un ligament du biceps sur un Ude
Kime Nage appliqué trop sévèrement lors d’un stage départemental
par le technicien qui l’animait.
Même
si le blessé relativise sur les circonstances de l’accident, il
n’en reste pas moins que le technicien n’a pas contrôlé son
geste.
Et c’est le technicien qui est responsable d’un point de
vue des assurances (Responsabilité Civile).
Nous
savons que l’activité n’est pas exempte de risques. La majorité
des accidents est liée à une mauvaise réception au sol
et, à moins que celui qui projette n’ait surestimé les capacités
du Uke, l’accident relève de l’assurance Individuelle
Accident (lorsque le pratiquant se blesse tout seul).
Pour
revenir au cas précité, l’expert qui ne maîtrise pas son geste
n’en est pas un.
Celui
qui applique une technique sans se soucier implicitement de son
partenaire est ce que j’appelle un « vulgaris brutus
pratiquantus ». J’ai eu pour ma part affaire à un de leurs
représentants qui a bien failli me briser un coude sur un Shiho
Nage.
Et
c’est bien là qu’il faut se poser la question du contre ou avec.
Une
des règles de la pratique affichées à l’Aïkikaï de Tokyo
stipule que, durant la pratique, il faut obéir aux instructions de
celui qui dirige le cours et ne pas transformer la pratique en un
absurde test de force !
Chez
les pratiquants du Takeda Ryu, dont le Soke Japonais est Hisashi
Nakamura, une des règles stipule qu’il ne faut pas appliquer une
technique sur un partenaire qui ne connaît pas le Ukemi associé.
Ceci est d’autant plus important que les techniques d’Aïki No
Jutsu du Takeda Ryu n’ont pas pour objectif le respect de
l’intégrité physique : elles sont faites pour mettre un
ennemi hors de combat.
Pour
exemple, le Ikkyo de l’Aïkido s’ajuste au fonctionnement des
articulations, la forme équivalente en Takeda Ryu les contraint.
Pour autant, la pratique avec partenaire se fait dans un grand
respect d’intégrité, même lorsque la technique agit sur la
douleur comme pour le Nikyo de l’Aïkido.
Il
y a donc un travail de « contre » « avec » un
partenaire qui joue le rôle de « l’ennemi ».
Ceci
me semble un peu oublié dans l’Aïkido. Il est fréquent de voir
des techniques appliquées dans un but de destruction alors que la
grande majorité des techniques ont évolué vers des formes
orientées vers l’esquive ou le contrôle « pacifique »
du partenaire.
Doit-on
dire ici que les techniques d’Aïkido ne sont pas efficaces dans un
combat ?
Oui
et non !
La
majorité des techniques ne sont plus faites pour détruire ; si
la destruction est un objectif, alors : non (hormis quelques
techniques comme Ude Kime Nage, Hiji Kime Osae, Juji Garami…).
Si
l’objectif est l’esquive, le dégagement, le contrôle :
oui ! Mais avec un niveau technique (très) avancé.
Mais
que les techniques soient orientées vers la destruction ou la
préservation, lors de la pratique nous avons toujours affaire à des
partenaires.
Réalisons-nous
les techniques contre ou avec ces partenaires ?
Pour
y répondre, nous devons nous interroger sur l’un des objectifs
majeurs de la pratique : le perfectionnement.
Nous
perfectionnons notre pratique avec un partenaire qui lui-même
développe ses capacités de Ukemi qui permettront de nous approcher
de la forme la plus réaliste de la technique. Devons-nous pour
autant le sanctionner lorsque celui-ci n’est pas à la hauteur de
nos attentes ? Ou devons-nous nous adapter pour évoluer
ensemble ?
La ou les techniques ne sont qu'un résultat. Les techniques sont enseignées comme un but final, bof. Seule l'entrée compte (irimi, atémi) pour déstructurer. La "technique" vient spontanément selon le ressenti.
RépondreSupprimerSelon le niveau du pratiquaznt, bien entendu. l'enseignement des techniques contribuent aussi à l'élargissement du répertoire technique, ce qui permet une meilleure adaptation spontanée. Quand bien même Irimi et Atémi sont suffisants : pratiquons nous avec ou contre notre partenaire ? Cdt Marc
SupprimerLa technique n'est quun moyen et non le but. Ne l'oublions pas, faire mal est à la portée du premier imbécile venu.
RépondreSupprimeren effet, ;-)
SupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
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