Aïkido en France, quel avenir ?
Comme vous le savez peut-être, j’ai quitté la fédération FFAAA après 30 ans de pratique et de loyaux services, mais cette décision avait mûri pendant une quinzaine d’année, écœuré par toutes les manigances et la petitesse de certains.
Cependant je reste au service de l’Aïkido, d’où ce pli à l’attention de toutes et tous.
Vers un discrédit de l’Aïkido
Cela fait 40 ans que les fédérations françaises d’Aïkido doivent se fédérer. Pour une discipline qui prône l’harmonie, c’est un échec incontestable. Cet échec n’est pas du à la discipline elle-même mais bien aux personnes qui composent les fédérations, dirigeants et techniciens.
Voilà deux ans environs que l’ultimatum est tombé : l’agrément sera retiré à l’UFA, car ce n’est pas une fédération (pas de clubs, pas de licenciés). L’UFA n’est qu’un tour de passe-passe pour montrer patte blanche au ministère des sports, il n’a jamais été question d’union mais de nécessité de conserver les privilèges de la CSDGE, commission des grades pour faire court. L’agrément est retiré à la fin du mois en cours, décembre 2024.
Cette information n’a pas été diffusée clairement par les instances fédérales FFAB et FFAAA auprès des clubs et de leurs enseignants.
Depuis plus de deux ans, les passages de grades qui se font de manières séparées et unilatérales, sont contraires au règlement de la GSDGE. Plusieurs points essentiels ne sont pas respectés, ainsi tous les grades passés sont donc illégaux au regard du ce dit règlement. Chacune des fédérations délivre donc ses propres grades, puis les valide au nom d’une commission qui n’a plus de valeur.
Je ne parle pas de « faux et usage de faux », cependant, le grade étant un pré-requis pour se présenter à l’examen d’un diplôme d’enseignement fédéral ou d’état, il ne peut y avoir de tricherie.
Le mal est fait
Concernant les grades, un grand mal a été fait. Cela remonte déjà à quelques années.
Je résume brièvement la valeur des grades Dan :
- 1° Dan, connaissance du répertoire technique et réalisation selon les principes fondamentaux.
- 2° Dan, réalisation fluide des techniques sans hésitation
- 3° Dan, réalisation spontanée et application des formes techniques sans lacunes techniques
- 4° Dan, maîtrise technique, ni défaut ni hésitation, respect intégral du « moule technique »
- 5° Dan, expertise technique
- au-delà, les 6, 7 et 8° Dan sont les hauts grades
Il faut bien comprendre que les hauts grades ne sont pas accessibles à tous. Dans un corps d’armée, tous ne sont pas généraux. Pour être général, il ne suffit pas d’être juste un « bon soldat » et justifier d’une certaine ancienneté.
Il y aura toujours les militaires du rang, les sous-officiers, les officiers subalternes, les officiers supérieurs et les officiers généraux, avec la distinction qui se doit pour chaque grade : général de brigade (deux étoiles), général de division (3 étoiles), général de corps d'armée (4 étoiles) et général d'armée (5 étoiles).
Il en est de même pour l’Aïkido.
Mais hélas, de nombreux hauts grade Dan ont été attribués juste sur ancienneté ou copinage, sans aucun respect de la hiérarchie. Il en est de même pour les grades du 1° au 5°, de nombreux jurys n’étant pas réellement formés et présentant parfois de nombreuse lacunes techniques, ont à leurs tours attribués des grades sur des critères qui sont indéniablement contestables.
Je constate tristement que la cohérence des grades Dan a été rompu et l’instabilité qui en résulte durera de nombreuses années, ce qui desservira encore plus l’image de l’Aïkido, sa diffusion et sa promotion.
Une vraie fédération ?
Les dernières informations qui me sont parvenues indiquent que l’une des deux fédérations demanderait l’agrément ministérielle et « couvrirait » l’autre devant le ministère et la CSDGE.
Sérieux ? 40 ans d’impossibilité de fusion et on laisse croire que les copains côchons deviennent de véritables frères !
La seule et vraie solutions serait la dissolution des deux fédérations et la création d’un vraie fédération, qui n’inclurait pas seulement la FFAAA et la FFAB, mais aussi des courant « hors fédé » qui existent en France, pour certains depuis de nombreuses années. Bien entendu, il faudrait définir des règles qui permettent de s’assurer de la cohérence administrative comme technique des « groupes » qui pourraient constituer une vraie fédération d’Aïkido qui fédère.
Ce serait un travail qui prendrait du temps certes… nous avons déjà perdu 40 ans…
Que vous soyez pratiquants, dirigeants de club, enseignants, vous êtes concernés.
Dirigeants d’instances fédérales, techniciens, hauts gradés, vous êtes responsables.
Aïkiment,
Marc Senzier
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