En
tant que professeur, je ne suis pas seulement un relais entre
l'enseignement que j'ai reçu et celui que je dispense, je suis aussi
un filtre par lequel je transmets que ce que j'ai suffisamment
intégré, le reste restant en suspend le temps de décanter. Je suis
conscient qu'il peut m'arriver de laisser passer certains
enseignements en les déformants par ma propre perception, c'est
pourquoi j'accorde une place importante et une attention particulière
aux fondamentaux qui sont les gardiens de la transmission, révélant
en temps voulu les enseignements nécessaires à la compréhension
des principes techniques ou philosophiques indissociables à la
pratique d'un Do.
Pratiquant
plusieurs disciplines et vouant ma vie au Budo, j'ai aussi conscience
que mes enseignements vont parfois au-delà d'une seule transmission,
une voie révélant l'autre. Lorsque j'enseigne l'Aïkido, voie
pacifiste par définition, je ne peux m’empêcher de conserver le
coté martial sans lequel la pratique perdrait de sa sincérité ou
de son efficacité. Ma technique de Ken embrasse les voies de
l'Aïki-Ken, du Ken-jutsu et du Iaïdo, elle ne peut se satisfaire
d'un à peu près satisfaisant excusé par « une adaptation de
la pratique de l'Aïkido avec un Ken ». C'est pourquoi, lorsque
j'ai pris la décision de transmettre mes enseignements en donnant un
nom à mon École, Shin Do Aïki Ryu, j'y ai inclus une progression
basée sur les anciennes écoles avec plusieurs niveaux
d'acquisitions : l'Oku Iri Sho, le Shoden, le Chuden, le Joden et
l'Okuden.