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mardi 26 février 2013

Examens fédéraux de grades Dan

Plusieurs personnes, dont certains de mes élèves, m'ont demandé pourquoi je ne fais plus partie des jurys d'examen de grade Dan.

Pour répondre à cette question, il me faut faire un résumé de mon parcours :

J'ai commencé la pratique de l'Aïkido en 1989 avec un professeur du Judo Club du Gard à Nîmes. Je n'ai que peu pratiqué avec lui, deux ou trois mois avant de déménager. J'ai appris par la suite qu'il était décédé d'un accident de plongée, il s'agit de Manu pour ceux qui l'ont connu. J'ai donc commencé à la FFAB mais j'étais loin de me douter qu'il y avait plusieurs Aïkido...




J'ai retrouvé un club après quelques tentatives auprès d'autres qui ne m'ont pas séduits. Ce nouveau club était affilié à la FFAAA. J'ai entamé une pratique très assidue, j'ai obtenu mon Shodan en 4 ans et demi et décroché mon monitorat fédéral la même saison. Dans la foulée, j'ai ouvert un club " satellite " du club où je pratiquais 4 fois par semaine, ce qui me permettait de commencer à retransmettre, mais surtout de rajouter deux séances à ma pratique hebdomadaire.

J'ai eu la chance d'ouvrir ce premier club à Castries, qui disposait déjà d'un tatami de 256 m². Dépannant la ligue pour un stage de ligue, j'ai mis à disposition le Dojo sans imaginer que cela me poserait des problèmes. En effet, quelques anciens gradés furent très jaloux de " mon Dojo " dont M.C. pour ne pas le nommer.

L'année suivante, un club s'est ouvert à Sommières et j'ai répondu présent lorsque les bénévoles recherchaient un enseignant. Sacrifiant deux séances de pratique pour enseigner dans ce club, j'ai commencer à multiplier les stages de pratique pour compenser ce déficit.
Les résultats obtenus, plus de 80 licenciés, m'ont permis d'envisager de commencer une " carrière d'enseignant ". J'ai donc souhaité présenter l'examen du Brevet d'État autorisant l'enseignement professionnel. Manque de chance pour moi, les conditions de présentation à cet examen changeaient et il fallait dorénavant le 2° Dan acquis. Je me suis donc présenté à cet examen dès que j'ai pu, à Marseille avec dérogation, et je dois avouer que ma présentation ne le valait pas, j'ai donc été recalé. [Ce que je ne savais pas à l'époque, c'est que les délibérations des examens de grade n'étaient pas tous réglementaires et qu'un marchandage avait lieu entre certains jurés : 1 candidat FFAB admis pour 1 candidat FFAAA. Je comprends mieux maintenant l'engueulade d'Alain Guerrier ce jour là.]

Le problème pour moi était que j'avais laissé mon ancien travail et que je ne pouvais pas être rémunéré par les clubs sans le Brevet d'État. J'ai donc mis les bouchées doubles et je me suis donc présenté à l'examen la session suivante (à l'époque il ne fallait pas attendre un an) mais j'ai aussi été recalé. Je ne me doutais pas à l'époque que M.C. qui était au jury aurait pu avoir à voir avec ce refus de validation de grade.

Faisant stupidement confiance à l'instance fédérale, je persévérais encore et me représentais à la session suivante. Mais là encore, j'ai été refusé. M.C. et M.C.F. étaient au jury coté FFAAA, à l'époque les jurys étaient composés de quatre membres à parité fédérale. Le soir même j'apprenais par un copain de la FFAB que j'avais été refusé par les jurys de ma fédération alors que ceux de la FFAB m'accordaient le grade. Malcom Tiki Shewan, en stage le lendemain, exprimait son étonnement face à cette situation, situation d'autant plus grave pour moi que je n'avais plus de revenu. J'ai donc demandé confirmation par écrit au président de la ligue FFAB, M.P., qui n'a pas souhaité confirmer, ce que je pouvais comprendre compte-tenu de la tension qui existait entre les fédérations françaises d'Aïkido.
Je n'avais pas d'autre choix de " faire le canard " et d'attendre la prochaine session. Ne souhaitant pas me revoir refuser à nouveau pour une question qui sortait du champ technique, j'ai fait comprendre aux présidents des ligues régionales FFAB et FFAAA, que je n'en resterais pas là si toutefois j'étais refusé à nouveau pour un autre motif que technique. Fort heureusement pour moi, Luc Mathevet était au jury avec M.C., et la prestation que j'ai effectuée se plaçait bien au-dessus de la moyenne, j'ai donc été admis au 2° Dan. J'ai passé dans la foulée le brevet d'État et j'ai pu commencer à enseigner de manière professionnelle.

J'ai continué à faire de nombreux stages et je continuais à suivre l'école de cadres. J'ai obtenu mon 3° Dan dans le délai minimal, et j'ai suivi la formation jury d'examen qui m'a conduit à juger des candidats au 1° Dan à mon tour. J'étais alors heureux de pouvoir juger sans arrière pensée et je pensais que cette conduite servirait l'Aïkido. M.C. n'était plus là, et on ne le revît plus. M.C.F. essaya de se justifier une fois indirectement.

J'étais depuis fréquemment sollicité pour les examens du 1° Dan. Lors d'une délibération de Jury à quatre, un candidat ayant raté sa prestation fût tout de même admis sous l'insistance d'un président de ligue qui réussit à convaincre les 3 autres membres, ce que je jugeais comme peu conforme avec l'éthique.
Du coté des fédérations, il y eu la tentative U.F.A. (Union des Fédérations d'Aïkido), mais le désaccord inter-fédéral empirait.
J'ai pris par la suite la présidence du Comité Départemental de l'Hérault, ce qui m'a permis de toucher au rouage fédéral, et ce que j'ai vu et appris m'a vraiment déçu : beaucoup de conflit d'Ego, un grand amateurisme de la part de l'administratif, une certaine forme de corruption non pas à l'argent mais à la promotion de grades. À cette époque, je me disais qu'il fallait persévérer, prendre la relève et assainir la situation. J'ai donc continué à participer aux jury d'examen de grade.
J'ai ensuite obtenu mon 4° Dan et j'ai examiné les candidats au 2° Dan, ainsi que les candidats au brevet fédéral dont l'examen se déroulait à l'école régionale des cadres.
Aux examens de grade Dan, j'ai encore vu des absurdités et même une tentative pour me faire changer d'avis sur un candidat mais ce coup-ci, à deux jurés et les deux opposés à ce marchandage, nous avons affirmé notre refus.

Malgré l'entente relative dans notre région entre les deux fédérations, certains candidats sont admis avec un niveau insuffisant et d'autres sont refusés pour des motifs discutables. Entre temps le désaccord entre les fédérations au niveau national s'est accentué et le conflit a totalement dégénéré.

Aujourd'hui, devant l'incapacité des fédérations à trouver un accord viable, je ne souhaite pas cautionner un système qui va à l'encontre des principes et de la philosophie de l'Aïkido. C'est une décision personnelle et je ne souhaite pas pénaliser mes élèves que je présente, lorsqu'ils ont le niveau suffisant, aux examens fédéraux. Toutefois cela me pose de plus en plus un problème de conscience. Tout ceci fait que je ne cautionne plus par ma présence un jury d'examen paritaire alors que les têtes fédérales sont incapables de trouver un terrain d'entente.

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